A la recherche des trois acolytes (2)

[Ceci est la suite de ce qui s'est passé dans "Montagnes Sapineuses", rubrique "recherche des trois acolyte (1)"]

Sejior et Jadiam marchèrent donc vers Krüt, en espérant qu'il reste quelques survivants depuis l'attaque des pillards. Durant leur cheminement, ils parlèrent de beaucoup de choses, Jadiam avait bénéficié d'un enseignement dans sa jeunesse par son grand-père (lui-même ermite) et il apprit quelques techniques offensives à son compagnon de route. Le deuxième jour de marche, vers l'heure du déjeuner, ils aperçurent la bourgade. Peu de maisons avaient été reconstruites après l'incendie, donc peu de villageois avaient survécu. Toutefois, les deux amis ne renoncèrent pas et se dirigèrent vers le hameau, non sans croiser quelques menaces inscrites sur des pancartes : "Etrangers, vous n'êtes pas les bienvenus" ou "Pillards, passez votre chemin !". Arrivés à l'entrée de ce qui restait du village, Sejior et Jadiam cherchèrent une personne qui pourrait correspondre à la description laissée par le Dieu : "Habile, intelligente ou forte". Après quelques interpellations infructueuses, ils tombèrent nez à nez avec la chamane du village. Lui disant qu'ils voulaient lui parler, elle les invita dans sa maisonnée, maladroitement reconstruite avec du torchis. S'étant bien installés, les deux jeunes hommes se regardèrent, et Jadiam commença : "Chamane ..." elle l'interrompit : "Appelle-moi Zehra tu veux ?" Jadiam se demanda s'il valait la peine de continuer, cette femme étant très forte de caractère, mais Sejior s'en chargea : "Bien, heu ... Zehra. Alors voilà, nous cherchons des personnes telles que toi, pour aider Dieu à reconquérir le coeur de la population." L'idée parut lui plaire, mais elle restait dubitative. Il fallait donc être très convaincant. Après quelques secondes de réflexion pour bien choisir les mots, il enchaina : "C'est le Dieu suprême, Kanuga, qui m'a envoyé pour que je fasse renaître la foi d'antan dans le coeur de son peuple !" Il brandit le bâtonnet magique, et la femme l'observa avec un oeil spécialiste. Puis, elle rendit l'objet divin aux deux étrangers et leur demanda d'une voix impassible et ferme : "Et comment qu'vous comptez vous y prendre ? On 'convertit pas tout un peuple comme ça !" Là, ils s'avouèrent vaincus. Il répondirent tristement qu'il ne savaient pas du tout comment ils allaient faire et qu'ils espéraient les conseils de leur maître divin. Alors, à leur grande surprise, elle se leva et dit, "Soit ! j'vous serai donc d'une aide précieuse ! J'viens avec vous ! Laissez moi juste le temps d'emporter deux-trois bricoles." Vers quinze heures, ils la retrouvèrent à la sortie du village, fin prête. "Ah ah !, s'exclama-t-elle joyeuse, enfin un peu d'piment dans ma vie monotone !" Et elle leur chuchota à l'oreille : "Vous 'pouvez pas imaginer ce que c'est chiant de cueillir des plantes et de droguer des malades déjà complètements pétés à longueur de journée..." Pour Sejior, le voyage allait être amusant ! Ils mirent le cap vers l'est, vers l'océan. Le jeune prêtre espérait trouver quelqu'un là-bas qui complète leur groupe.

[Suite dans la partie "La Côte Sablonneuse", rubrique "A la recherche des trois acolytes (3)"]