Recherche d'impies au Bled

[Ceci est la suite de ce qui s'est passé dans la partie "Montagnes Sapineuses", rubrique "Méditation dans la montagne"]

Dans le Bled, tout se passait comme d'habitude. C'était vendredi et, comme chaque semaine, les cannibales avaient tiré à la courte paille lequel d'entre eux serait dévoré. C'était tombé sur la fille d'un rôtisseur, et le père avait été contraint de cuire lui-même sa progéniture. Comme chaque vendredi, tout le village s'était regroupé sur la "place centrale", décorée avec des centaines de crânes de victimes dévorées. C'était la fête, on aimait se retrouver entre amis pour manger ses amis, et tout allait pour le mieux ... jusqu'au moment où ...

Sejior s'entoura d'un éclat bleu ciel et s'éleva dans les airs, au centre du village. Cela n'avait pas été très difficile de se faufiler à l'intérieur du Bled : tous les villageois étaient au banquet et sa petite taille avait, pour une fois, facilité les choses. Sejior s'était donc entouré de son aura bleue et s'était fait léviter à trois ou quatre mètres de hauteur, invulnérable. Il prononça dans la langue des anciens (la langue universelle que tout le monde comprend) : "Je suis Sejior, je suis plus puissant que n'importe lequel d'entre vous, je viens chercher dix de vos villageois et personne ne peut me vaincre !". Il avait choisi l'intimidation et la provocation. Il se tourna vers le chef du village, facilement reconnaissable à sa barbe beaucoup plus imposante que les autres, sa taille plus importante et son turban plus raffiné, et articula : "Pas même toi !".

Pour les cannibales, c'était la pire des insultes. Le chef devait se mesurer en duel contre le "Coudare Lamat" ("nabot bleu" en langage cannibale). Les villageois formèrent donc un cercle avec leur chef au milieu. C'était un vraiment un vendredi midi qui sortait de l'ordinaire !

Sejior fit disparaître son aura bleue éblouissante, se posa par terre et se concentra avant le combat. "Ne jamais sous-estimer son adversaire", telle était la devise des nains. Enfin, dans le cas présent, il n'y avait pas de risques ! Le chef cannibale mesurait plus de deux mètres ! Sejior réajusta son capuchon et enleva ses gants, comme lorsqu'il faisait appel à la magie. Il prit une position défensive, juste au moment où son adversaire chargeait sur lui avec sa hache dans un cri de guerre... Sejior esquiva les premières attaques, puis les para grâce à un bouclier sphérique bleu ciel, qu'il avait appris à invoquer lorsqu'il était plus jeune. Mais comment tuer quelqu'un quand on a presque pas de sorts offensifs ? En esquivant encore quelques charges du grand, il essaya de se remémorer quelles attaques offensives il possédait ... Il pouvait invoquer un sceptre magique ! Comment avait-il pu oublier cette arme redoutable ? A mesure qu'il parait, son potentiel magique diminuait, et le grand chef semblait ne jamais se fatiguer ! Sejior essayait de trouver une tactique dans la stratégie de son adversaire, mais celui-là semblait effectuer des attaques totalement aléatoire ! C'était déconcertant. Le guérisseur en avait marre. Il effectua un saut prodigieux, invoqua son sceptre bleu dans les airs, passa par dessus son adversaire, visa la tête et ... trancha le long turban de soie du grand. Sejior retomba à terre derrière son adversaire, et en profita ! Il trancha les ligaments des mollets du cannibale, qui s'effondra à genoux, revint en face du chef désormais inoffensif, brandit son sceptre magique dans les airs, et ... inscrivit sur la poitrine du chef, en cisaillant sa peau : "Tar elëik garabujö !" ("tu es vaincu !" en langage des anciens). Puis, à l'aide de ses pouvoirs de lévitation (il est trop petit !), fit basculer le grand chef cannibale par terre.

Les cannibales étaient abasourdis. Ils regardaient tour à tour leur chef, puis Sejior. Celui-ci s'était réentouré de sa lumière éblouissante, s'était encore une fois élevé dans les airs, et leur annonça fièrement, en langage des anciens : "J'ai vaincu votre misérable chef [murmures dans l'assemblée], et je demande que dix personnes m'accompagnent, ou je vous tue tous un par un et brûle vos maisons."

Sejior, vit dix personnes s'avancer vers lui. Si son visage avait pu exprimer les émotions, ça aurait été la satisfaction ! Il se posa à terre, non sans garder sa lumière bleue, fit disparaître son sceptre et pria ses captifs de bien vouloir le suivre, en donnant un dernier coup de pied au chef.

[suite dans la partie "Montagnes Sapineuses", rubrique "Méditation dans la montagne"]