A la recherche des trois acolytes (1)

[Ceci est la suite de ce qui s'est passé dans "Le Palais des Vertueux", rubrique "Rendez-vous au Palais Vertueux"]

Sejior avait marché durant de longues heures vers les montagnes sapineuses. Pour assurer la croyance des citoyens du monde, il fallait trouver des acolytes qui avaient une foi dure comme fer. Or, lorsque le Dieu lui était apparu sur la montagne, deux jours plus tôt, il lui avait semblé apercevoir un être qui les observait, quelques sommets plus loin. Sejior voulait le rencontrer. Arrivé aux premiers sommets, il grimpa sur la montagne de l'apparition et observa les autres monts en espérant revoir l'ermite au loin. Au bout de quelques heures, la chance lui sourit et il distingua à l'horizon une forme d'humanoïde. C'était sans doute un elfe car sa silhouette était mince et effilée. Sejior s'entoura d'une aura bleue clair qu'il s'efforça de faire accueillante, s'éleva dans les airs, amplifia sa voix qu'il voulait douce et mélodieuse et annonça en langage des anciens, pour être sûr que son semblable le comprenne : "Je ne te veux aucun mal, Ô sage de la montagne. Je veux seulement parler avec toi. J'ai une proposition à te faire. Rejoins-moi au sommet de la montagne, où je suis." Il n'eut pas à attendre longtemps. Environ quinze minutes plus tard, un être plutôt fier et sûr de lui le rejoignit. Le prêtre ne s'était pas trompé, c'était bien un elfe. Sa peau était émeraude, son visage ovale, ses cheveux bruns et ses yeux jaunes. Sejior commença la conversation et le pria de s'assoir. Il alla droit au but : "Je recherche des acolytes pour ramener la foi en ce monde.". L'elfe eut un haussement de sourcils : "Ah oui ?" répondit-il d'un air amusé. "En effet, continua Sejior, impassible, et j'aimerais que tu en fasse partie, Ô, sage de la montagne." L'elfe prit son temps pour répondre, on aurait dit qu'il prenait un malin plaisir à suspendre son auditoire. "Au moins, il a le sens du contact, c'est rare pour un ermite" pensa le prêtre. L'elfe répondit donc : "Et pourquoi te suivrai-je ? Je n'aspire pas à parcourir le monde, je suis bien dans la montagne, à prier." Sejior, qui s'était préparé à un refus, enchaina derechef en brandissant le bâtonnet divin : "Pour ça ! Mon maître, le Dieu suprême, Kanuga, m'envoie quérir de l'aide dans la mission qu'il m'a confié, à savoir faire renaître la foi dans le coeur de la population. Tu n'aimerais pas le décevoir n'est-ce pas ?" Cette fois, l'elfe avait perdu toute son assurance. Il était déconcerté. Il examina le bâtonnet parfait, puis convaincu, lança : "C'est d'accord, je viens avec toi. Jadiam et toi ?" Il avait prononcé cette phrase en tendant sa main. Sejior la serra amicalement et lui donna son prénom. Ils se mirent donc en route vers la plaine, sans tarder, en riant, en quête de deux nouveaux acolytes.

[suite dans la partie "Krüt", rubrique "Au cochon Belliqueux", sous-rubrique "A la recherche des trois acolytes (2)"]